Mettons en lumière les écrits de nos apprenants !

Les écrits de nos apprenants reflètent leur sincérité ; leurs textes sont touchants car ils sont écrits avec le coeur.

Il y a deux manières d’écrire, l'une avec le mental et l'autre avec le cœur.
Le mental maîtrise, il veut contrôler notre vie et notre expression.
Le cœur a aussi une vie, son message doit être libéré des contraintes du mental.

Quand on écrit, l’on ne pense pas à cela. L’on peut savoir que l’on peut écrire de deux manières, l’une avec maîtrise, nous voulons dire ceci ou cela, faire bien, ou passer un message, le mental veut alors diriger la main et la plume. L’autre manière est de se relâcher, de faire confiance et ne pas chercher à maîtriser quoi que ce soit, uniquement aimer l’encre qui circule du cœur vers la pointe de la plume, vers les doigts sur le clavier… être seulement positif avec soi-même et le moment sacré d’écriture.

En fait, c’est un jeu.
Les enfants jouent spontanément, sans se poser de question.
Alors, dans l’écriture ne pensons pas pour être, mais soyons, seulement, heureux d’être.

Nidish disciple de Sri Chinmoy, Maître Spirituel contemporain

quelques textes de nos apprenants (recueil année 2001)

"Mon grand rêve, c'est de pouvoir grandir et apprendre la vie chaque jour de tous les gens qui sont autour de moi. Je souhaite être heureuse toute ma vie et pouvoir un jour dire que je suis fière de toutes les choses que j'ai faites. Plus que l'argent et la célébrité, je veux être quelqu'un qui puisse, après être tombé, se relever, vivre sa vie et la prendre comme elle arrive. On doit être heureux puisque quelque fois la vie est dure, mais les difficultés seront surmontées."

Nathalie

Mon rêve

La première chose dont je rêve, c'est de la réussite pour mes deux enfants dans leurs études.

La deuxième chose est d'être toujours aimée et protégée par un homme qui va me rendre mon amour. La vie est si courte !

"C'est moi"

L'école rêvée de ma petite enfance"

Je suis d'origine marocaine de la banlieue de Casablanca. A l'époque, il n'y avait pas d'école traditionnelle à la campagne, si ce n'est la petite école de la mosquée dans laquelle on apprenait à lire l'arabe coranique. Ma mère étant berbère et mon père étant arabe, ce n'était pas facile pour maman chérie, au milieu de la famille de mon père car elle était considérée comme une intruse. Comme mon père se levait à l'aube pour aller travailler et ne rentrait qu'au coucher du soleil, ma mère avait fait les démarches pour que je puisse aller à l'école de la mosquée comme mes cousins de mon âge. Pour cela, maman m'avait confié à mon oncle Milaudi, le petit frère de mon père. Mais celui-ci m'a battue sur le chemin qui devait me mener pour la première fois à cette école rêvée. Avec des menaces, il m'a dit de ne rien dire à ma mère et de retourner à la maison en expliquant que je ne voulais pas aller à l'école, tout simplement. Il pleuvait ce jour-là, je m'en souviens comme si c'était hier, malgré les quarante-deux ans qui se sont déjà si vite écoulés. J'avais eu, selon mon oncle, le malheur d'être la fille d'une femme berbère et ne méritais pas donc de m'instruire. En fait, je crois que j'avais déjà le malheur d'être une fille tout simplement. Aujourd'hui, à quarante-huit ans, j'ai la chance de pouvoir m'exprimer à l'aide d'un stylo. J'ai trouvé en France une école pour mes enfants qui font actuellement des études supérieures. L'école rêvée de ma petite enfance, je l'ai côtoyée au fil des années, à travers le suivi scolaire de mes enfants : deux filles et un garçon que j'aime tendrement.

Amina

J'aime voyager, profiter de la vie qui reste avec mon mari et mes filles parce que la vie est courte.

Sabiha

La solitude

Dans les grandes villes, la solitude est maintenant une plaie sociale. Elle frappe tous les gens, indépendamment des religions, de la couleur de la peau et de la condition sociale. Les personnes les plus frappées sont les anciens. Définies par la société moderne comme des poids morts parce qu'elles ne sont pas productives. Et c'est pour cela qu'elles sont marginalisées et que personne ne s'occupe plus d'elles. Comme Mme Michelle, ma voisine, toujours souriante et gentille avec tout le monde .... Mais les gens sont avares de gentillesse avec elle. Je dis ça parce que je suis restée très frappée par l'épisode de la nuit de vendredi. Mme Michelle est restée à l'extérieur de son appartement, sans les clefs, sans argent et seulement avec ses vêtements. Elle a demandé de l'aide au parlophone mais personne ne l'a reçue. Samedi au matin, elle a tapé à ma porte en larmes et transie de froid. Je lui ai reproché de ne pas avoir fait cela plus tôt, et elle m'a dit qu'elle ne savait pas que je pouvais la comprendre parce que je suis italienne. A vous tous, je dis seulement une chose : faites que ces épisodes ne se reproduisent plus. Aidez celui qui est dans le besoin et pensez à mon aimable voisine Madame Michelle.

Virginia

Le rêve

J'ai un rêve ....

Je ferme mes beaux yeux !

Mon rêve naît ....

Je pense à une couleur que j'aime tant :

Le bleu ....

J'ai un rêve ....

Mon cerveau travaille dur, très dur, mon repos est limité ... !

Mais mon coeur est rempli d'une couleur

que j'aime tant :

Le rouge.

Oui, mon rêve, un seul rêve :

Le drapeau français.

Il est mon espoir pour bien grandir.

Suzana

Souvenir du Vietnam

J'ai apporté cet objet de la ville Dà Lat au Vietnam. C'est un cadeau pour mon mariage fait par un graveur sur bois. Il y a mon nom et le nom de mon mari avec un petit coeur et des petites fleurs. En dessous est marqué en vietnamien : souvenir et le nom de la ville, Dà Lat. Cet objet est précieux pour moi. Il me rappelle mon pays, le Vietnam.

Tran

Il était une fois au fin fond d'un pauvre village vietnamien

Ma grand-mère racontait qu'un petit orphelin de père et de mère arriva à grimper les hautes marches du roi pour devenir premier ministre grâce aux vers luisants. Le garçon avait huit ans quand son père succomba à la suite d'une épidémie. Sa mère, très affligée, est morte à son tour, quelques mois après. Ses voisins, aussi misérables que lui, ne pouvaient l'aider. On l'emmène donc dans une petite pagode qui ne vivait que de l'aumône. Le vieux bonze, de par sa croyance et sa générosité, l'hébergea, partagea avec lui son toit et les maigres offrandes. Notre petit orphelin ne se découragea pas. Il s'occupait de la propreté de la pagode, cultivait des plantes pour compléter les insuffisances alimentaires. C'est que dans la nuit qu'il ouvrait ses livres pour apprendre. Son unique professeur n'était que le vieux bonze, un lettré rejeté par le sort. Mais la nuit était noire, la lune ne brillait que quelques jours par mois. Le petit avait eu l'idée d'attraper les vers luisants qui pullulaient le soir venu dans le jardin. Il les enfermait dans un flacon et profitait ainsi de leurs faibles lueurs pour déchiffrer les caractères chinois. Quelques années plus tard, profitant d'un examen royal, il se présenta au concours et fut sélectionné. Le roi le nomma premier ministre et, comble de bonheur, lui donna en mariage sa fille. Grâce à son courage, à sa persévérance et aussi à la chance, un petit orphelin était devenu un grand ministre. Moralité, la pauvreté n'est pas le propre de l'homme.

Kanagambal

De précieux objets

J'ai beaucoup d'objets dont je ne veux pas me séparer, de tous ces petits cadeaux que mes trois enfants m'ont offert pour mes anniversaires et la fête des mères parce que cela représente beaucoup de souvenirs pour moi et aussi beaucoup de joies.

Mahjouba

Il y a trois ans mon mari est allé au Maroc pour voir ses parents. A son retour, il a rapporté de nombreux cadeaux : des bagues pour les filles, des babouches pour les garçons, et pour moi une très belle ceinture en métal doré. Je suis heureuse de la porter pour les jours de fête.

Rabha

Des photos

J'ai apporté des photos du Japon. Je me suis mariée le 13 juin 1993. J'ai cousu ma robe. Mes amies m'ont aidée à coudre l'ourlet. Une de mes amies m'a prêté son collier de perles. J'ai fait le bouquet aussi. Je suis contente mais très fatiguée. Quand Yuka avait six mois, sa figure était pareille que celle de mon mari. Maintenant elle ressemble à moi, enfant.

Myoko

Mon appartement

J'ai un appartement au 6ème étage. Petit et plein de choses. Choses qui sont nécessaires pour vivre. Il faut dire que quelque fois on se dispute pour les WC. Les petits WC où, moi-même, j'ai beaucoup de difficultés à m'installer. Et ne parlons pas de la chambre à coucher ... Où il y a (heureusement) seulement le grand lit. Et la douche !! Une douche pour une seule personne. Pas possible de prendre une douche sensuelle avec mon mari !! Je n'ai pas encore compris si c'est lui qui est trop gros ou la douche très petite. Mais la cerise sur le gâteau, c'est l'ascenseur ! Toujours en panne !! Magnifique jour que celui de mon arrivée d'Italie avec les meubles. Trois jours de panne !! Avant d'aller au Gymnase Club j'ai commencé à faire la gymnastique chez moi. Et les habitants .... Toujours sérieux et toujours boudeurs. Il faut payer pour avoir un sourire et un joli "bonjour" !! Et puis moi. Moi qui ai la tête dure et moi avec mon obstination à dire à tout le monde un simple "Salut, ça va ?" J'ai un petit appartement à Montigny-le-Bretonneux. La factrice rêve du moment où je quitterai l'appartement. Avec l'ascenseur en panne plusieurs fois dans la semaine, elle monte chez moi pour la livraison des livres. Une charmante pensée à elle ... infatigable factrice !!! Petit appartement, je ne t'aime pas, mais je t'accepte pour deux ans encore !!

Virginia

J'aime que mes enfants soient en bonne santé, travaillent, se marient tous. J'aime beaucoup la famille, tous ensemble réunis autour de la table.

Malaké

Nos projets pour les vacances

Je vais voyager en Norvège et au Danemark en famille cet été. En Norvège, nous allons rester trois jours à Oslo; là, nous visitons le musée Murch, parce que mes enfants aiment ses tableaux. Après, nous allons voir des fjords. Au Danemark, nous allons être à Copenhague. Là, nous nous baignerons à la plage. On m'a dit que le soleil se couche très peu en Scandinavie en été. Bonne chance ! En cette saison, on peut visiter beaucoup de sites touristiques.

Noriko

Mon rêve c'est ...

Travailler

Que les enfants travaillent bien à l'école pour bien vivre en France.

Fatima

Mon rêve

Moi je suis une femme et j'aime bien la vie. Je pense toujours à ma vie, comment elle va se passer, parce que j'aime toujours que cela se passe bien mais je ne sais pas pourquoi il y a devant moi quelque chose qui ne va pas. J'espère qu'avec la connaissance des personnes que je fréquente, ma vie va changer positivement en France.

Julila

Le cinéma

Je suis allée au cinéma avec mon fils Sylvain et pendant le film je me suis endormie et une personne m'a réveillée. Elle m'a dit que je ronflais !

Fertil

Le théâtre

On était plusieurs personnes à aller au théâtre pour voir Cendrillon.

La salle était bien décorée.

J'étais très contente parce que c'était la première fois que j'allais au théâtre.

La musique était douce, pas trop forte. Les acteurs, ils ont bien joué.

J'étais très contente. A la fin, j'ai applaudi et je ne voulais pas m'arrêter. C'était bien joué.

Julienne